C'est le temps des glycines et lorsque la semaine dernière j'en ai photographié une blanche sur la grille d'une cour d'école, une passante a juste dit : c'est beau. Les glycines mauves sont plus fournies, parfois plus parfumées. On ne se lasse pas de les regarder et de ramasser sur les trottoirs leurs graines rondes et plates, comme cirées. Toutes les graines sont belles, comme celles des micocouliers, noires, rondes et assez sèches.
Le petit micocoulier deviendra-t-il un grand arbre ?
Bien des choses bougent, les agendas se modifient, les livres restent les points d'ancrage. Se coucher sans lire deux, trois lignes dans plusieurs bouquins est impossible. On dort et on part en voyage. Comme dans le conte, laisser pour le lendemain des travaux inachevés : feutrage de laine, tricot à la continentale ou à la suisse. J'ai réussi hier le point envers, les poignets bougent pour attraper la maille. Exercice.
Hier, un visiteur est venu, une visiteuse est venue, il a regardé une page, elle a regardé une page. Ce n'était pas moi, le rendement de ce blog est très élevé, en occitan on dit : zéfi, ça veut dire zéro. Et pourtant, je ne le ferme pas, ce serait comme de fermer une porte en la claquant. Merci, visiteur fantôme (on peut dire : naviguer en sous-marin), la prochaine fois, mettez un petit signe de votre passage furtif.
Et voilà, c'est une vraie recherche que j'entreprends sur le collage et le contrecollage des tissus. Au départ, la visite d'un musée, comme souvent, éveille des désirs. Je retrouve des objets de Chine, artisanaux, ancestraux. Cela me fascine un peu, papier, tissu, deux amis. Depuis trois semaines, je teste, j'essaie. Colle de riz, dilutions, amidonnage. C'est presque comme un apprentissage, mais en autodidacte, solitaire. Mon mari a bien de la patience, il soutient cette recherche.
Le mardi, je fréquente deux MJC un peu différentes l'une de l'autre. La première est ancienne, sise face à une cathédrale, l'autre est un foyer de quartier réhabilité et restauré. Il y a de l'espace. Je ne saurais dire laquelle je préfère, chacune a son charme. Dans l'ancienne, le passé remonte : elle a survécu à un terrible glissement de terrain dans les années 1930, nous y sommes "entre nous", un petit groupe de barre au sol. Dans l'autre, c'est plus "fouillis" : beaucoup d'activités, beaucoup de générations se retrouvent : enfants du périscolaire, jeunes adultes, personnes plus âgées. Nous montons au troisième étage, par ascenseur ou par escalier, retrouvailles, nouvelles des santés, café, bla-blas. On échange. Chacune aime parler d'elle-même, montrer des photos parfois, on risque la surenchère au plus beau nouveau-né, et surtout chacune a apporté un ouvrage "qui ne prend pas trop la tête" mais plutôt qui la vide, quelques rangs tout droits, une écharpe, un châle, aucune productivité sinon celle de l'amitié.
"Etre de quelque part, ça vous pose un homme, de même qu'être de garenne ça vous pose un lapin", ce jeu de mots stupide d'Alphone Allais me fait rire ce matin, car il y a quinze ans je suis devenue quelque chose. Non, je n'étais pas : rien, comme Nicole Nobody (titre d'un livre de Nadine de Rothschild), mais il est arrivé dans ma vie un être merveilleux, ma première petite-fille. Merci, la vie.